Readyʺtoʺuse part d’un geste simple et minimal : un objet pensé pour son usage – ici un livre constitué d’une banque d’images de silhouettes – détourné au pied de la lettre. Ses pages sont reproduites uniquement du point de vue de leur verso et par leur qualité de transparence. Les pages paires et impaires s’agrègent à la façon d’un gant que l’on retournerait sur lui-même pour user de son envers. La source est une publication de la série Clip-Art de la maison d’édition américaine Dover qui date de 1996. Décrite sur sa couverture comme ceci: Business silhouettes, 96 illustrations libres de droit imprimées sur une face, des centaines d’usages. Elle illustre le monde moderne du travail de l’entreprise de la fin du 20e siècle, son mobilier, ses appareillages et leurs gestes associés. Le mouvement est d’opérer au ready-made partiel de cet original et d’en (re)produire les images «fantômes» dont la matérialité s’inscrit dans la transparence du papier. Une appropriation qui donne à voir les images, autant qu’un travail plastique.