Olaf est un livre entièrement centré sur un personnage. Mis à part son nom, nous ne savons rien de lui. Olaf s’est établi sur les marches d’un escalier étroit, au bord du Rhône, dans la ville d’Arles. Le photographe, Pierre Toussaint, a croisé sa route sur le pont en béton qui relie les deux rives du fleuve. Il s’est approché, puis il a décidé de revenir, et de passer du temps, de s’engager au plus près de son sujet. Il ne l’a plus quitté durant trois semaines. Ces photographies ne proposent pas de réponse à la présence énigmatique de cet homme. Elles se déploient au fil des pages dans un équilibre fragile ou s’exprime aussi bien l’exigeance de maintenir la bonne distance, le choix de la rigueur formelle, et l’envie de plonger dans la surface sensible. Olaf conserve son mystère, il reste sans âge, il avance vers un horizon indéfini, tel l’homme qui marche d’Alberto Giacometti. Le livre nous invite à nous rapprocher d’une part essentielle de notre humanité, où puissance et détermination sont indissociables de la vulnérabilité.