Pour qu’il y ait perception visuelle, sonore, sensorielle, il y a articulation, au moins, de deux notions complémentaires. Chaque fois que nous percevons un son, une image, une chose ou une idée, nous sommes dans une mécanique de perception qui est le résultat de cette articulation de notions complémentaires. Le percept naît dans le saisissement de cette articulation. Il se constitue d’un langage plastique et se matérialise par la création d’espaces perceptifs qui sont ses propres outils d’approche et d’analyse. Qu’il s’agisse du fond et de la forme, de la couleur et de son absence, de l’ombre et de la lumière, du trait et du non trait, du plein et du vide... les artistes utilisent et inventent dans toutes les époques ces systèmes perceptifs qui reposent sur ce phénomène, l’articulation de notions complémentaires. Cette mécanique est toujours là, elle agit de l’intérieur de la constitution de l’œuvre.